Ce que je crois

The impossible world of MC Escher

 

Ce que je crois

Nous construisons ce que nous projetons. Changer d’angle change notre perception des choses. Modifie notre regard, manipule notre esprit, déjoue nos certitudes. Ce que nous pensons voir simplement avec nos yeux, nous le voyons aussi avec notre vécu, nos neurones, notre personnalité et bien souvent notre cœur. Nos yeux ne sont que des capteurs de signaux.

Nous voyons de tous nos sens. Contrairement à ce que l’on croit, une image n’a ni deux, ni trois dimensions ; elle en a bien plus et, pour être décryptée, s’adresse à tous nos sens. Même l’image la plus fixe ne l’est pas. Elle est une composante de multiples signes qui font appel à l’être sensible que nous sommes. Notre cartographie mentale, créée, enrichie à tout moment nous aide à nous repérer dans l’espace et le temps.

L’anamorphose joue avec ces codes. En déformant le visible, en modifiant le perceptible, elle brouille les pistes. Perdus, mais intrigués face à une apparente incohérence, nous n’avons d’autre choix que de lancer de manière automatique notre propre moteur de recherche, à la quête de « la » référence qui nous donnera « la » réponse. Mais il y a autant de regards que de personnes, et chaque « récepteur » est libre d’avoir sa propre réponse.

Autant de regards que de « nous ». Au travers de mon travail, je cherche à proposer une nouvelle codification à cette image que je demande à chacun de construire. Afin de provoquer une émotion inédite. Car s’il y a émotion, alors l’image vue dépassera la simple reproduction physique pour devenir une création i-matérielle, molle, « dalinienne » et personnelle.